2011 Kanesuiban
Le lavoir de Mougins date de 1894. Dans les années 70, les habitants du village y lavaient encore leur linge. Restauré, il reçoit un toit en bois, ses ouvertures sont vitrées, et son entrée principale obstruée. Au moment de proposer un projet d’installation dans ce lavoir étrangement emmuré, toute mon attention s’est bien évidemment portée sur le bassin.
En pierres de La Turbie, il émane de son architecture quelque chose de familier. Né d’une volonté de conserver un lien avec la culture et les traditions populaires, le bassin se trouve ici détourné de son aspect fonctionnel pour offrir au regard une interprétation du lieu relative à l’imaginaire. Kanesuiban fait référence aux fontaines à souhaits, aux arbres à voeux et autres inventions ou créatures mythiques.
D’un désir de concevoir le dessin dans l’espace, ce projet envisage l’architecture du bassin à la fois comme surface et volume. Des morceaux de charbon de bois recouvrent entièrement la structure du bassin, formant ainsi une «peau», non plus simulée mais bien réelle. Par le geste du collage et du recouvrement, l’image acquiert une matérialité nouvelle et devient volume.
Kanesuiban signifie «lavoir doré» en japonais, inspiré du yôkaï Kanedame (esprit doré). Les yôkaï sont des créatures fantastiques et mystérieuses des traditions populaires japonaises.