BRUIT ORIGINAIRE
Bruit originaire
Bruit originaire est une invitation à un voyage dans le
temps, des premières traces d’occupation humaine à Nice il y a 400 000
ans et du témoignage des pierres taillées laissées par cette communauté,
aux expériences menées aujourd’hui par l’artiste Charlotte
Pringuey-Cessac pour convoquer la mémoire vibrante de ces vies passées.
La préhistoire, les outils et méthodologies de l’archéologie
constituent une source pour son travail, une matière à partir de
laquelle elle tisse des expériences et des récits, s’autorisant des
vagabondages entre la science et la licence poétique, la trace laissée
par l’histoire et sa réinvention contemporaine.
Pensée comme un
parcours, son exposition à Nice se déploie du musée de Préhistoire de
Terra Amata, épicentre de l’activité de ces premiers hommes, au MAMAC,
en passant par la colline du château où, en 2013, fut découverte une
sépulture peuplée de restes funéraires datant des XIIe et XIIIe siècles.
Cette promenade à travers les siècles s’articule autour de l’idée
d’un Bruit originaire, expression empruntée au poète Rainer Maria Rilke.
Après qu’il ait découvert avec émerveillement le potentiel des premiers
phonographes, il rêve à « une chose inouïe » : « mettre en sons les
signatures innombrables de la création qui durent dans le squelette,
dans la pierre, (…), la fissure dans le bois, la démarche d’un
insecte », et entendre la mémoire d’un être disparu en parcourant les
sillons du crâne avec l’appareil… Entre pensée romantique et fantasme
démiurgique, cette aspiration de Rilke à ré-animer l’absence, est un fil
conducteur de la proposition de Charlotte Pringuey-Cessac.
La
convocation d’un monde révolu, le dialogue intime avec les témoins du
passé et la pensée magique dont elle investit ce qui semble inerte,
dessinent une ode sensible à la mémoire et aux bruissements de ce qui
n’est plus : nos origines.
Hélène Guenin
Primal Sound
Primal Sound is an invitation to a time travel, from the
first pieces of evidence of human life in Nice 400 000 years ago, and
from the testimony of cut stones left behind by this group, until the
experiences led today by the artist Charlotte Pringuey-Cessac to summon
the vibrant memory of those past lives.
Prehistory, methodology and
tools used by archaeology, constitute a basis for her work, a material
out of which she develops experiences and tales, allowing herself to
wander between science and poetic licence, the print left by history and
its contemporary reinvention.
Thought as a journey, her exhibition
in Nice unfolds from the Prehistory museum of Terra Amata, epicentre of
the activity of these first humans, to MAMAC, including la “Colline du
Château” where a burial dating from the XIIth and XIIIth centuries
filled with funerary remains was discovered in 2013.
This journey
through centuries is based on the idea of a Primal Sound an expression
borrowed from the poet Rainer Maria Rilke. After he discovered with
wonder the potential of the first phonographs, he dreamt about an
« amazing thing »: « to put into sounds the countless signatures of
creation that last in the skeleton, in the stone, (…), the crack in the
wood, the walk of an insect « .
The reminiscence of a past world,
the intimate dialogue with the witnesses of the past and the magical
thought she invests in what seems inert, draw an ode which is sensitive
to the memory and the rustling of what is no longer: our origins.
Solo show à Nice
du 5 décembre 2019
au 17 mai 2020
PARTENAIRES
Le projet Bruit Originaire est soutenu par la DRAC
PACA, la VIlle de Nice : Mamac et Terra Amata ; la Galerie Eva Vautier ;
L’Ecole d’Art Céramique de Vallauris ; le Service Archéologique Nice
Métropole Côte d’Azur ; les laboratoires du CNRS : Modèles et
simulations pour l’architecture et le patrimoine, et le Laboratoire de
mécanique acoustique à Marseille ; le fablab Easycéram de Limoges ; La
forestière du nord ; le Centre international d’art verrier de Meisenthal
et la Ville de Versailles.